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Kovalin Tchibinda
17 juin 2005

L’UPADS est née en 1991 de la volonté d’un

L’UPADS est née en 1991 de la volonté d’un certain nombre de cadres du Congo de créer un instrument politique d’alternance et de bataille électorale  permettant au professeur pascal Lissouba, d’accéder à la magistrature suprême en 1992 .

Rappelons nous en effet , lorsque le président Lissouba est arrivé à Brazzaville  en 1991 pour participer aux travaux de la Conférence Nationale souveraine, ce dernier ne disposait pas d’une organisation politique lui permettant de faire face à la nouvelle donne politique de l’époque  c’est à dire l’ouverture des pays africains à la démocratie.

L’UPADS fut ainsi créée afin de donner au Pays une nouvelle impulsion sous forme d’alternance politique, tranchant en cela avec un long passé de monopartisme .

Cet instrument politique fut en effet une véritable machine à gagner puisqu’il remporta en 1992 toutes les élections au suffrage universel (Election présidentielle, législative et locale).

L’union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) qui a géré le Congo de 1992 à 1997  traverse aujourd’hui une situation difficile depuis le coup d’état de 1997 qui fit exploser en plein envol la jeune  et fragile  démocratie congolaise.

On peut donc se demander  si l’UPADS peut survivre en tant qu’instrument politique après Pascal Lissouba étant donné ce qu’il représente pour bon nombre de militants et sympathisants de ce parti.

En effet, le coup d’état de 1997 a envoyé en exil la plupart des leaders du parti. La gestion d’un parti depuis un pays étranger n’est pas chose aisée. l’exil a eu pour conséquence de diviser les cadres du parti entre ceux qui souhaitent négocier avec le pouvoir de Monsieur Sassou et ceux qui s’y opposent.

Le manque d’unanimité sur la politique à suivre face  au régime de Brazzaville a fractionné le parti d’où les trahisons et la défiance au président Lissouba que l’on constate depuis le début de l’exil.

Quand un parti perd le pouvoir au Congo, beaucoup de ces cadres sont tentés de rejoindre le camp du nouveau  pouvoir. C’est une tradition. Une façon simple de conserver leur train de vie confortable, peu importe comment et avec qui.

En 1991 déjà,  après la conférence nationale souveraine beaucoup de cadres du PCT(Parti congolais du travail) ont rejoint l’UPADS car ils estimaient à l’époque que Sassou ne pouvait  pas conserver le pouvoir et eux leur privilèges.

La transhumance politique est donc l’apanage d’une grande partie du personnel politique congolais. Nombreux oublient que la politique n’est pas un métier mais un moyen de répondre aux aspirations des hommes et des femmes qui vous ont fait confiance sur la base d’un projet, c’est un contrat d’objectifs.

Mais on peut constater que malgré les défections de plusieurs cadres du PCT en 1991, ce parti est resté robuste derrière Monsieur Denis SASSOU NGUESSO. Même quand ce dernier a quitté le Congo pour la France, son parti a continué à fonctionné à l’intérieur du Pays.

Il faut dire que la chance de Sassou Nguesso c’est de ne pas avoir eu au sein  de son parti plusieurs  éternels nécessiteux pressés.

La différence entre la perte du pouvoir par Monsieur Sassou en 1991 et celle du Professeur Lissouba en 1997 même si elle n’est pas de même nature est liée à l’âge des personnages. Quand Monsieur Sassou perd le pouvoir en 1991, il a 49 ans. Il reste le responsable incontesté de son parti. personne n’imagine au sein du PCT prendre la place de Monsieur Sassou Nguesso, il reste la référence sans laquelle le PCT ne peut revenir au pouvoir.

Or que se passe t-il avec le Professeur Lissouba ?

Lorsque celui ci quitte le pouvoir en 1997, il a 67 ans. Pour les cadres et dirigeants de l’UPADS  l’espoir de revenir aux affaires démocratiquement est infime étant donné que le pouvoir de Brazzaville fausse le jeu démocratique. d’où la contestation régulière des actes pris par le président, trahisons et publication de livres insultants à son égard .

Pour un certains nombres de cadres de l’UPADS,  Lissouba c’est le passé. Ils pensent que ce dernier leur fait perdre leur temps puisqu’il ne leur offrira plus jamais la possibilité de siéger en conseil de Ministres. Bref  Lissouba n’est plus un bon business politique.

Ils ont donc qu’une seule solution la prise de contrôle du parti pour une alliance avec le PCT ou le nouveau parti qui sera issu de la re- fondation de ce dernier dans la perspective d’occuper des places importantes au niveau politique, économique et social. C’est la preuve que plusieurs  cadres ont été avec Lissouba non par conviction mais par opportunisme.

La base électorale de Lissouba est composée de plusieurs régions(Niari, Bouenza, Lekoumou et une partie du Kouilou).Ce qui fait la force de la personnalité de Lissouba c’est sa capacité de fédérer ces régions.

Lissouba est un mythe,  presque un dieu vivant dans le Niboland.
Sa parole est sacrée devant le peuple du Niboland. On l’a bien constaté  lors de la mascarade d’élections  de 2002.Ce dernier a demandé au Niboland de ne pas participer aux élections (referendum constitutionnelle, élection présidentielle…).Le taux d’abstention a presque été de 100%.

l’un  des leaders  historiques qui avaient trahi n’a même pas pu se faire élire député dans une circonscription où les originaires du grand Niari sont majoritaires.

Si sur la place de Paris ou au Congo, certains cadres du parti défient le Professeur  Lissouba, le peuple du Niboland continue à le soutenir.

On peut se demander aujourd’hui quel peut être  la légitimité d’un candidat issu du Niboland où d’ailleurs qui n’aurait pas la caution de Lissouba ? Mais il n y’a pas de doute possible. celle ci serait nulle.

Il n y’a qu’une seule solution pour que le parti survive après le Professeur Pascal Lissouba, la mise en place d’une démocratie interne qui va se traduire par la création de courants d’idées, qui vont  affronter le vote des militants.

Le courant majoritaire conduira ainsi le parti vers les futurs échéances sur la base d’un projet commun. Le candidat de l’UPADS à la  prochaine élection présidentielle devra donc être choisi par les militants, une sorte de primaire interne permettant à l’ensemble des militants de toutes les fédérations de s’exprimer et non de se voir imposer un individu aussi proche soit il du Professeur Lissouba.

Les candidats aux élections municipales et législatives devront être choisis démocratiquement. Bref la démocratie doit devenir la règle à L’UPADS car en son sein il n’existe pas un deuxième Lissouba capable de faire l’unanimité dans le grand Niari  sans un vote préalable. Il n’y a  qu’un seul Lissouba au Congo et on ne  pourra pas  le cloner.

Comme on peut le constater, Monsieur Lissouba reste la référence, le mythe, l’homme sans lequel l’UPADS n’est rien. Malgré son âge son autorité morale reste intacte, inscrite dans le marbre de l’UPADS.

Allons donc tous aux sessions décentralisées qui seront organisées au mois de juillet, puis au congrès, réformons les structures et les habitudes de notre parti, pratiquons désormais  la démocratie élémentaire, cultivons la culture d’opposition constructive et non guerrière car elle prépare  à la future alternance, Laissons de côté les logiques putschistes.

C’est à ce prix que l’UPADS, notre instrument politique, survivra après le Professeur LISSOUBA que je considère au delà de ses erreurs politiques comme l’un des  plus grands Congolais de l’histoire contemporaine.

Kovalin Tchibinda

Consultant peoplesoft

Membre de L’UPADS.

E-mail :ktchib@club-internet.fr

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